Re: CR in progress Galicia
#29
Pour étoffer un peu (beaucoup) le CR
Départ vendredi matin très tôt, 15h de route plus tard on pose la tente en Galice sous le soleil au camping "as cabazas" à San Xurxo. Pétole, pas un ligne de houle, on trace a Ferrol, 30mn plus tard il flotte... bouffe sous la pluie, puis ça s'éclaircit et on a un coucher de soleil marsien de ouf.
Le lendemain la houle est là . Pas un gramme d'air alors que ça navigue en 4m² à Moledo, mais les lignes sont parfaites, et deux superbes sessions de surf enquillées en guise de mise en route. L'aprem le vent semble se lever, on tente une sortie lightwind, ça passe et on choppe quelques vagues mais assez vite la marée monte et un shorebreak vorace apparait, et on a pas assez d'air pour le passer. Dommage... on finit bien claqués quand même!
Le dimanche même topo, houle, pétole, surf. Les conditions de vague changent très vite; à marée basse de beaux pics qui ouvrent gentillement mais c'est mou, à mi marée ça creuse terrible et un beau barrel se forme. Puis quand ça monte ça s'aplatit sur le banc de sable du fond, mais ça se reforme bien creux au bord. Et puis à marée haute c'est un shorebreak qui ferme en pied de plage. Il y a un pic en face de la pointe du côté du camping, et deux autre dans la baie, séparés par une grosse baïne.
Le soir ça sent la pluie petite bouffe à Doninos, réputé pour le surf avec des pics mieux définis qu'a San Xurxo et qui ouvrent en gauche et en droites.
Lundi c'est de d-day, belle entrée de houle et enfin du soleil dès le matin et un vent bien calé NE sur les prevs. Dès midi ça souffle, VJM et Baptiste impatient se mettent à l'eau, tandis que j'attends la montante où l'on a constaté que les vagues sont généralement plus grosses et plus clean.
Une belle barre se creuse avec des séries à 2-3m, par moment on croirait vraiment qu'il y a un reef! Et c'est vrai que ça a un petit air de Hawaii. Enorme gavage down the line, 4.6m² et 82L. Sur une des première vagues, je tape un aerial un peu chanceux sur une section qui ferme, et je retombe dans la mousse (devant la vague). Je n'ai pas réussi à le refaire dans la semaine! mais sensations sympa. Les tofs qu'a pris Baptiste le sont après la session, les condices avaient déjà perdu en qualité...
Le mardi du coup on y croit à mort. Donc le matin, molo et on check les spots alentours. Campelo, Valdovino, Doninos. C'est magnifique. Bien plus que la session de l'aprem à San Xurxo, car le vent y est capricieux et les vagues molles. Vincent arrive à exploiter, Baptiste et moi boudons.
A San Xurxo, il y a bien un thermique. Le vent se lève en début d'aprem et mollit en soirée - classique. Mais il y a une sorte de confluence entre deux flux, celui qui rentre par le fond de la baie et celui qui rentre par la plage, et du coup il y a une grosse molle dans la zone de takeoff. Parfois c'est carrément impossible de pecho la houle ronde et rapide, qui creuse au dernier moment, alors qu'il y a 5-10nds de vent quasiment offshore. Mais parfois une claque à 25nds passe... au large ça souffle mieux. Une fois dans la vague par contre, c'est le parc asterix!
Le mercredi, il n'y a plus guère de houle primaire. Le gérant du camping (après trois tournées) nous a conseillé Traba à 1h30 de route à l'ouest, qui choppe le windswell. Encore un plage sublime, avec des airs de Corse du sud.
Il y a des vagues. Comme à San-Xurxo, ça marche de marée basse à mi-marée et c'est la montante qui est la meilleure! Le vent qui rentre side-side-on est également plus régulier (même si c'est pas les alizés, y'a quand même des trous). On peut enfin sauter! Je finis surtoilé en 5.3 et déclare forfait au moment où les condices deviennent les meilleures.
Le jeudi on se casse au bout du monde voir si le secret spot avec lequel VJM nous tannait depuis 3j vaut le coup. Généralement, les spots "secrets" ont un revers : genre accès ultra couillu ou qui marche 2x par an; dans le cas présent la vague est une veritable guillotine! à côté de ça la vague des blancs sablons est une gauche parfaite. Mais fair play on a du s'incliner devant la ténacité de Vincent. Il a eu raison ; le coin est a couper le souffle. Sauvage, puissant. Et ultra venté. C'est tellement beau, que même si ça ferme de partout on ne résiste pas à l'appel, donc nav à bloc en 4.5 et 72L avec des surfs à 1 ou 2 bottom, j'aurai pu mettre 3.7...
Le bivouac du soir est également épique, ambiance camp de base IV avant l'assaut final. Ou comment planter une tente par 35nds, dans le noir avec un sol bourré d'ajoncs, et cuire des pâtes en 45mn.
Le paysage est dément, on est nulle part, ambiance projet blair witch... les fantômes des 173 marins anglais qui ont péri déchiquetés par les vagues, là en contrebas lors du naufrage du HMS Serpent en 1890, rôdent encore très probablement. La Costa da morte mérite son nom...
Le matin tout le monde est vivant et je me tape un raid solo vers un sommet dans un petit mètre d'ajoncs bien vénère, mais ça vaut le coup :
Cette plage qui servit de tombe pour certains, est un véritable jardin d'Eden épargné par la folie du bétonnage. Le Finistere... ou le commencement du monde, c'est selon.
Le samedi, retour à San Xurxo car la houle est de retour. Les conditions sont belles mais les organismes sont usés et la session laborieuse. On s'est mis à l'eau trop tôt, la marée haute est merdique, la mi marée descendante offre de belle lignes. Mais beaucoup de monde, ambiance plus tendue au peak que les autres jours. Bref pas à 100% mais quelques bonnes vagues pecho quand même. C'est dur d'aligner les sessions...
Un dernier coucher de soleil, un diner de pur goret, un ti-punch bricolé faute de cachaçà et bye bye! Le dimanche la houle est trop petite, on checke le spot un dernier coup, et on rentre!
Bilan du trip : 8 jours sur place, 5 sessions de surf, 6 sessions de windsurf (1 en 5.3, 2 en 4.6 et 3 en 4.5), 3500km parcourus, une vingtaine de Caipirinas et autant de paquets de "Principe", du soleil, jamais plus de 24°C, des petits culs partout, une bonne ambiance...
Ce coin a un sérieux gout de reviens-z-y. Merci les cousins... (les Galiciens sont des celtes!)
2013, année de la Breizh!
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